Histoire de la commune Intéressante et curieuse est la genèse de la fondation du village de Fort-de-l'Eau. Période turque 1515-1830 A cet endroit s'élève, au milieu du rivage, un rocher abrupt au sommet duquel le pacha Mohammed Kurdogli fit jeter, en 1556, les bases d'un fort pour mieux surveiller l'entrée de la baie d'Alger, mettre la ville à l'abri des coups de mains et faire obstacle, surtout, aux tentatives audacieuses comme celle essayée par le puissant empereur Charles-Quint quelques années auparavant. Ce fort, appelé Bordj-el-Kifan, c'est à dire la forteresse des précipices, ne put être définivement achevé qu'en 1581, par Djfar-Pacha. A l'intérieur même du bâtiment est creusé un puits qui donne une excellente eau potable. Ce fort était sur une île avec un pont-levis. Période française 1830-1962 Les Français, dès leur arrivée en Algérie, dénommèrent Bordj-el-Kifan d'une façon plus heureuse et plus expressive : Fort-de-l'Eau. Dès 1833, le baron Vialar,qui était venu s'établir dans les environs d'Alger et avait acquis au lieu dit "le Ravin" une étendue de plus de 180 hectares, avait installé des Mahonnais, allouait à chacun d'eux une métairie, quatre boeufs, deux mulets et huit ares de terrain. La partie irrigable servait aux cultures potagères, le reste aux céréales. Grâce aux soins diligents des Mahonnais (originaires du Port-Mahon, Ile de Minorque aux Iles Baléares), la propriété du baron Vialar fut vite transformée. Les ayant vus de près et à l'oeuvre, il a de leurs aptitudes, de leurs moeurs, de leur activité une connaissance approfondie. Aussi, se propose-t-il d'améliorer leur condition. Ces Mahonnais ont fait souche, ils sont à l'étroit dans la propriété du baron Vialar, il leur faut plus d'espace. Le propriétaire éclaire de sa sagacité et de ses conseils les plus intelligents d'entre eux, afin de jeter leur dévolu sur un coin de terre et de pouvoir se fixer. Leur choix s'arrête sur la limite de la zone des terrains militaires réservés au Fort-de-l'Eau, sur la route qui va de Maison-Carrée à la ferme de la Rassauta. Le baron de Vialar écrit alors personnellement une lettre au Ministre de la Guerre pour lui recommander les Mahonnais et lui faire savoir qu'il les prend sous sa protection. Finalement, le 2 juin 1847, les intentions des pétitionnaires permettent de suivre l'instruction de l'affaire et un projet est soumis au Conseil supérieur d'administration. La répartition est faite de la Rassauta entre les Aribs(qui venaient des environs d'Aumale, avaient quitté leur pays d'origine pour louer des terres dans la Mitidja et qui pendant l'insurrection de 1839, montrèrent beaucoup de fidélité), l'Intendance militaire et l'autre portion de 800 hectares, recouverte de broussailles et de palmiers-nains aux Mahonnais. Ce ne fut que pour abréger des retards préjudiciables à tous les intérêts en jeu que le ministre avait autorisé (17 juin 1849) le Gouvernement général à faire commencer par anticipation les travaux d'établissement du centre. Le projet, si simple en lui-même, ne devait pourtant se réaliser que cinq ans plus tard. Le grand et ardu problème de la naturalisation en masse se posait déjà. -Promulgation du Décret : "Au nom du peuple français "Le Président de la République, "Art.1er _ Il est crée sur le domaine de la Rassauta au lieu dit Fort-de-l'Eau, un centre de population de 50 feux qui prendra le nom de Fort-de-l'Eau. .... "Fait à l'Elysée, le onze janvier 1850 signé L.N Bonaparte , Le Ministre de la Guerre signé d'Hautpoul - Le nouveau centre est provisoirement rattaché à la commune d'Hussein-Dey, en attendant de posséder en lui-même ou dans les fermes qui s'organiseront dans les environs, les éléments de la constitution d'un pouvoir municipal- Fort de l'Eau devient commune en plein exercice par décret du 2 juin 1881. - Station balnéaire Ernest Mallebay, le directeur des Annales africaines, émet l'idée qu'on pourrait faire de Fort de l'Eau une station balnéaire réputée La Municipalité, intéressée, comprenant les profits que la commune pourrait tirer d'une pareille entreprise, offre gratuitement les terrains à bâtir. Après quelques difficultés d'ordre administratif, le premier coup de pioche est donné en 1895. Des ouvrages de terrassement sont effectués, des rues larges, spacieuses et un boulevard de front-de-mer sont tracès. A la fin de 1898, on peut compter plus de quarante-cinq villas, un casino et un hôtel somptueux. Il est difficile d'aller plus vite. La Commission instituée par le Ministère de l'Intérieur pour l'examen des demandes de classement des stations balnéaires se réunit le 13 novembre 1908 et classe Fort de l'Eau station estivale! Le coquet village acquit un regain d’activité d’activité, crééant de nouvelles plages dans son prolongement maritime, celles du Lido, de Verte-Rive et des Dunes, rapidement bordées de belles villas. Ces plages très fréquentées des Algérois et des habitants des villages avoisinant permettaient de s’y installer les jours de congés et les dimanches en famille sous une belle tente avec des chaises longues tout autour. Les hommes et souvent les femmes pêchait le poisson que la mer généreuse ne leur refusait pas, on le cuisinait sur place et on le dégustait sur de belles nappes dressées dans les tentes, au cours d’un repas improvisé. En 1950, Fort de l’Eau avait acquis une physionomie nouvelle qui la rendait méconnaissable pour les descendants des premiers pionniers. Les anciennes maisons rurales avaient disparues, remplacées par de belles maisons de campagne, tandis que le Centre et le Front de mer s’enorgueillisaient de ses magnifiques villas, extériorisant ainsi sans complexe la richesse du pays.
Lors du recensement ordonné à la fin de 1856, la Rassauta chef-lieu de la commune, compte avec Fort-de-l'Eau, annexe formant section pourvue d'un adjoint particulier : 94 Français, 331 Etrangers, 103 Indigènes, soit une population de 498 habitants Extrait partiel de la Monographie de Fort-de-l'Eau de A.D Sansonetti |
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